Thursday, July 4, 2013

DIGITALES VAGABONDES

DIGITALES VAGABONDES
Les chants du peuple miao, l’une des minorités ethniques les plus répandues en Chine, trouvent leur spécificité accentuée par un ton sans équivalent, l’utilisation d’un falsetto sonore mais restreint et d’un melos aigu mais tendre caractérisé par une structure mélodique claire et complète avec des touches décoratives complexes et détaillées.
Pour atteindre ces chants, voici, dans ce livre sonore, tout ce que nous savons d’un voyage que nous n’avons pas fait, tous les quasi-carnets de route, quasi-hypothèses, quasi-route de la Soie, quasi-savoirs géopolitique, spatio-temporel, quasi-polyphonies à deux, quasi-stratégies botaniques en milieu hostile, quasi-didactitiel de chinois, quasi-relais, devenirs-plantes, sommets non gravis, récits impersonnels, microvoyages dans les friches du 93, sous le périphérique, dans une cascade artificielle, un pigeonnier troglodyte, la brume d’Ikaria, d’Anatolie, réunis ici.


Laurence Hartenstein et Stéphanie Barbarou ne sont pas allée en Chine. Mais elles ont suivi l’histoire, la géographie, la botanique, les grandes lignes de commerce « qui ruine les populations qu’elles traversent » pour arriver à leur « conférence » en cinq « stations ».
Botanique, stratégies, géopolitique, chants, carnets de route, cartographies inventées, invités, nous aident à nous approcher au plus près de cette vraie fiction tout en s’écartant de la nouvelle route de la soie, une route du fret eurasiatique.

Une fiction botanique et géopolitique

Laurence Hartenstein et Stéphanie Barbarou obligent à mettre des guillemets partout, parce qu’elles ne font rien comme tout le monde ; donc, aucune catégorie adéquate. Parce que leur projet est né d’une histoire d’amour - les femmes Miao (minorité de Chine) chantent pour leurs prétendants du sommet des montagnes- , elles se sont prises d’amour pour les Miao, et pour les minorités menacées -même si ce ne sont que des plantes.
Elles chantent, trouvant des sons inouïs, dessinent des cartes de géographie où tout redevient « terra incognita », elles investissent les lieux, parcs, jardins, terrains vagues : vrai voyage, qui ne détruit pas son objet.

No comments:

Post a Comment